école de Bangou
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Historique:
Comment celà a commencé

Pour les pressés:
lors d'un voyage au Cameroun en 2013 avec ma famille, j'ai rencontré un directeur d'école qui devant son école en mauvais état, toit qui fuit, mobilier cassé, pas de fourniture et des salaires prélevés épisodiquement m'a demandé si je n'avais pas des stylos. c'est là que j'ai mis en place, aidé de ma famille, de mes amis et de mes clients des actions pour collecter des fonds afin de les aider. Cette aide continue aujourd'hui!




Pour ceux qui ont du temps: 
Février 2013, départ en famille pour un voyage au Cameroun, avec comme but d'aller trouver nos amis les Thuégaz qui sont en mission depuis deux ans à Bafoussam, ville dans l'ouest du pays. Nos amis nous logent chez eux, dans une grande maison avec 2 salles de bains, mais pas d'eau! deux gardes ont été engagés par la mission pour protéger les Thuégaz, en particulier la nuit. Car les vols, dont certains avec violence sont courants dans la région. Nous réalisons que les conditions de travail et de vie des Thuégaz ne sont pas aisées. Après plusieurs jours de visite du pays, Agnès Thuégaz  nous propose d'aller à Bangou en compagnie d'un petit groupe de voyageurs venant de paroisses Valaisannes avec comme programme voir la fête des écoles et participer à un repas financé par les visiteurs de Suisse. Arrivé à Bangou, nous assistons à la fête des écoles, assis à la tribune officielle, sur des chaises plastiques protégé du soleil par un couvert en tôle. Une sono diffuse de la musique, les écoliers défilent et défilent. Il y en a des centaines et des centaines, peut-être même largement plus de 1000!  Tous les notables du village ainsi que le préfet de la région, arrivé en retard, mais en habit d'apparat blanc couvert de médailles sont présents à nos côtés. Nous sommes conviés à une cérémonie de bienvenue à l'église. Celle-ci fut rythmée par des chants et la joie de nous recevoir des villageois nous a touchés. Partant pour le repas à la maison de paroisse, sur le chemin qui va de l'église à la maison de paroisse, je me sépare du groupe pour faire quelques photos, et passe à côté d'une petite école  devant laquelle un homme d'une trentaine d'année est assis. Il me demande si je n'aurais pas des stylos à lui donner. Je parle un moment avec lui, apprend qu'il s'appelle Dieudonné, qu'il est directeur de cette école, qu'il me propose de visiter. Voilà ce que je vois: 3 salles de classe, sombres, qui n'ont pas de fenêtres, juste des plastiques ondulés usés et cassés pour éviter qu'il pleuve à l'intérieur. Une des classes a un sol en terre battue. Dans chaque classe il y a de grandes ardoises noires usées et craquelées par des dizaines de moussons qui servent de tableaux noir  avec un ou deux bouts de craie perdus au-dessous. Pas de cahiers, ni de livres, ni de crayons ou stylos, bref rien!! la visite continue par la classe de maternelle, où des petits qui doivent avoir environ 5 ans ont classe, avec des tables et des chaises cassées, aucun matériel pédagogique, et pas moyen de les faire participer si ce n'est oralement, car il n'y a pas de cahiers, d'ardoises ou autres supports avec lesquels ces tout jeunes écoliers pourraient exercer leurs talents de dessins, voire d'écriture!


Suit la visite du bureau du directeur, avec une table, une chaise, et une étagère qui n'est là que pour offrir une place de rangement à 2 cahiers et un livre. Le tout pour 35 élèves!
Les 3 enseignants et la suppléante ne vivent que sur des taxes d'écolage rarement payées dans les temps, sur des dons et des promesses non tenues. La précarité est là, bien installée, depuis des années, et elle use toutes ces personnes, pleines de bonne volonté et de désir de faire au mieux leur travail.
Emu et honteux de venir d'un pays où nous avons le ramassage scolaire et le pédibus pour amener nos enfants à l'école quand les parents ne peuvent pas amener ceux-ci en voiture, où nous trouvons choquant que l'on nous donne un livre légèrement écorné pour apprendre sa gramaire, et où la majorité des enfants ont des fournitures et des vêtements de marque et de qualité, je ne sais plus quoi dire.... Si ce n'est que je vais essayer de faire quelque chose!
Je commence par donner à Dieudonné l'argent que j'ai sur moi (une centaine de francs) et lui promet de faire au mieux pour l'aider depuis la Suisse. Il prend mon argent, me dit de patienter, et part dans le village. Au bout de quelques minutes, il revient accompagné de deux institutrices, me les présente, et leur explique que je viens de lui donner de l'argent, qu'il propose de se partager, car tous n'ont pas eu leurs salaires.
Mon instinct me dit que j'ai en face de moi, une personne honnête, avec qui je pourrais développer quelque chose!
école de Bangou